7 sur 7 Belgique, 10 octobre 2014

L’arrivée d’un bébé bouleverse la vie. Les questions et les angoisses peuvent serrer la gorge des futures mères tandis que celles qui viennent de le devenir craignent souvent de mal s’y prendre. On a parfois du mal à parler de nos soucis quotidiens: quand bébé arrive, tout le monde s’attend à ce qu’on respire la joie de vivre. Mais c’est un peu plus compliqué que ça. Toutes les mamans vous le diront. En complément du traditionnel accompagnement médical, pour trouver une oreille compatissante, on peut faire appel à une doula.

Sandrine Tirlo est doula en Belgique. Elle nous explique: « Une doula, c’est une femme au service d’une autre femme pendant toute la période qui entoure la maternité, que ce soit pendant la grossesse, lors de l’accouchement ou en soutien post-natal. »

L’accompagnement de la doula n’est en rien médical. C’est un complément du traditionnel suivi réalisé par un gynécologue ou une sage-femme. « On parle souvent des choses qui se passent avant une grossesse ou de l’accouchement. Mais après, quand bébé est né, il n’y a plus grand-monde pour soutenir la maman. Une doula va la soutenir dans ses premiers pas avec son enfant, va répondre à ses inquiétudes, répondre aux questions concernant l’allaitement. C’est important, surtout quand c’est un premier. »

Le profil des femmes qui font appel à une doula est très différent. « Il y a des mamans angoissées, qui ont besoin d’un espace temps pour elles. Elles ont besoin de trouver un moment pour prendre le temps de poser leurs questions. » Sandrine Tirlo rassure d’emblée les plus stressées: « Mais les mamans ont les réponses en elles. Il suffit simplement de leur donner confiance en leurs compétences. »

« Il y a aussi d’autres mamans, qui vivent leur maternité dans le bonheur, mais ont envie de réfléchir aux possibilités pour mettre leur bébé au monde, par exemple. » Certaines doulas accompagnent également des mères dans des milieux précaires, comme les filles-mères vivant en foyer. « On offre un soutien émotionnel à toutes les femmes. » Et également celles en deuil, après une fausse couche notamment. « Après une fausse couche, souvent, la mère ressent de la culpabilité. Les paroles qui sont dites ne sont pas dans le soutien. On entend des phrases comme: « Allez, ça va aller, la prochaine fois sera la bonne… » mais ce n’est pas ça qu’on a envie d’entendre. La fausse couche arrive à une femme sur trois. Ce sont les statistiques. » Sandrine Tirlo note : « On est là dans les bons comme dans les mauvais moments. »

Comment savoir que la personne à laquelle on s’adresse, en tant que mère, soit celle qui nous convient? Une bonne doula doit être à l’écoute et offrir une présence bienveillante. La doula ne juge pas et vous devriez pouvoir aborder avec elle tous les sujets qui vous préoccupent au sujet de la maternité. Chacune vous répondra avec sa sensibilité personnelle et vous prêtera une oreille attentive.

Les mères souhaitent le plus souvent un accompagnement avant et après la naissance. « Mais si on assiste à l’accouchement, on invite les parents à en parler avec leur gynécologue. Je n’ai jamais eu aucun souci dans les maternités dans lesquelles je me suis présentée. Généralement, on me dit que je peux revenir quand je veux. Chacun respecte la place de l’autre. A l’accouchement, je peux aussi aider le papa, qu’on oublie bien souvent. » La doula peut également vous aider à établir votre liste de naissance. Vous allez avoir tendance à penser « pratique » avec des articles matériels destinés au seul quotidien de bébé. Mais qu’en est-il des services et du bien-être? Et si vous vous faisiez offrir des massages avec bébé, formidables pour créer un lien avec ce petit être tout neuf? Conseil de doula…

Deborah Laurent