Lorsque j’ai su qu’on pouvait accoucher à domicile (AAD), j’ai tout de suite eu envie de vivre la naissance de mon premier enfant chez moi, dans ma maison. Je me sentais capable de le faire mais je me suis dit qu’il fallait que je soit bien préparée, c’était mon premier! Je voulais que ça se passe bien et pour ça, que je soit confiante et sereine. J’ai une amie qui connaissait Yaël et qui avait elle-même donné naissance à sa fille chez elle. C’est elle qui m’avait présenté Yaël. Quand j’ai été enceinte, je lui ai demandé de m’accompagner. Pour me préparer, je voyais mes 2 sages-femmes tous les mois, et avec mon ami nous avons fait de l’haptonomie. Et j’avais Yaël! Pour toutes mes questions elle était là. Je pouvais l’appeler n’importe quand. On se retrouvait autour d’un café, on discutait. Elle m’a donné des documents et prêter des livres sur l’accouchement à domicile, les positions, sur la grossesse, l’accouchement et l’après-accouchement (allaitement, portage…), sur la naissance, sur ce que vivent les bébés, sur la relation mère-enfant dans la naissance… Autant de sujets passionnants, touchants et enrichissants ! Elle m’a préparé un « Blessingway » : mes amies habitant, pour la plupart, loin de chez moi, Yaël a pris contact directement avec elles, et elles lui ont envoyé des bougies pour l’accouchement, des perles et des pierres pour m’accompagner dans ce moment magique. Elle m’a fait un moulage du ventre, que je suis très heureuse d’avoir aujourd’hui : quand je le vois, je me rappelle ma grossesse, et je me dis que quand mon fils sera assez grand, nous le peindrons tous les deux.
Quand l’heure de mon accouchement est venue, j’ai appelé mon compagnon, ma sage-femme et Yaël. Comme mes contractions commençaient à être forte elle a commencé à me masser le dos, elle m’a coulé un bain chaud et elle me parlait et m’apaisait. Quand mon compagnon est arrivé, on s’est installé dans le salon, où Yaël avait allumé mes bougies. L’atmosphère était intime, feutrée, douce. Cette ambiance et la présence de mes trois accompagnants faisaient que j’étais sereine, je gérais ma douleur, j’étais calme. Quand la douleur était au plus fort, mon compagnon me massait le dos et moi j’écrasais… non, je broyais les mains de Yaël pendant qu’elle soufflait avec moi. J’avais l’impression de lui donner un peu de ma douleur, qu’elle recevait sans faiblir. Et entre chaque contraction elle me caressait les cheveux pendant que je récupérais presqu’en m’endormant. Quand notre bébé est né, le papa et moi nous étions sur une autre planète, comme ivres de joie, nous étions centrés sur nous trois. Yaël est partie quand elle a vu qu’elle n’avait plus besoin d’être présente et nous a laissés avec la sage-femme. Les jours suivants, elle m’a téléphoné et rendu visite pour prendre des nouvelles et m’apporter encore ses conseils pour l’allaitement. Dans les mois qui suivirent elle est restée disponible pour me guider pour le portage, les dents, la diversification…
Yaël est disponible, douce et discrète. Elle n’essaie pas d’imposer sa vision. Elle accompagne simplement, en suivant au plus près votre demande, sans jugement, tout en informant de toutes les possibilités. Aujourd’hui, étant donné les conditions de travail des sages-femmes qui n’ont plus le temps de prendre le temps, je pense aux femmes qui accouchent à l’hôpital ou en clinique, elles n’ont pas d’accompagnement humain suffisant, elle n’ont pas la transmission de femme à femme qui nous rassurent. Je me dis qu’avoir une doula pour un AAD est un cadeau, mais encore plus pour un accouchement en structure, c’est une aide essentielle.