Un mois et demi avant la fin de ma grossesse j’ai dû être hospitalisée. Lors de cette hospitalisation j’ai pu appeler plusieurs fois par jour Valérie, ma doula pour lui parler de mes peurs, de mes angoisses. Je n’aurai jamais osé parler de ces peurs à des professionnels de la santé. J’ai toujours reçu d’elle une écoute humaine, disponible et rassurante comme l’aurait un peu été une grande soeur.
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Au cours de mon accouchement lorsque les contractions sont devenues pénibles ma doula n’a pas hésité sur ma demande à me prodiguer en quelque sorte des points de contact de soulagement. J’ai assez étrangement ressenti le besoin lors de chaque contraction qu’une personne me serre très fortement la tête. Sans jugement, sans préjugé ni moquerie ou analyse elle s’est exécutée me permettant par ce contact de bien vivre chaque contraction jusqu’à la fin, me permettant ainsi un accouchement serein. La sage femme quand à elle, avait son rôle propre, elle était concentrée sur le suivi médical de l’accouchement.
Des semaines après l’accouchement, avec la fatigue cumulée de la grossesse puis de l’accouchement et les nuits blanches sans oublier les bouleversements hormonaux, j’ai toujours reçu une écoute humaine, disponible et rassurante de ma doula. La plupart des personnes exerçant une profession médicale, mettent une distance « professionnelle » avec leurs patients; ma doula fait part de sa propre expérience sans tabou ni préjugé. Cela permet un vrai contact humain et cela permet de parler de choses intimes mais aussi parfois banales sans peur ni retenue. Qui irait téléphoner à un professionnel de la santé en larmes pour s’être trompée de taille lors de l’achat de couche culotte en pensant déformer le bassin de son bébé sans avoir peur d’être prise pour un cas psychiatrique ? Pourtant exprimer à un être humain ces peurs grotesques mais réelles en sachant qu’on ne sera pas jugée et pleurer un bon coup soulage énormément. Et ce genre de peurs sont multiples lors d’une nouvelle naissance.