Diplômée du département d’anthropologie et de changement social du California Institute of Integral Studies, elle a été doula en Californie pendant des années. En tant qu’activiste du mouvement pour une naissance juste, elle a participé au Doula Program de l’hôpital général de San Francisco, au centre d’éducation communautaire BirthWays à Berkeley et à l’alliance internationale des BirthKeepers. Elle vit et travaille actuellement à Bristol, en Grande-Bretagne, où elle fait partie du Positive Birth Movement [Mouvement pour une naissance positive] et se forme pour devenir sage-femme.
« On a tous en tête des histoires horribles d’accouchements, qu’elles nous aient été racontées par une amie, qu’on les ait vues au cinéma ou dans une série. » Il suffit de voir les titres des articles récents sur le rapport concernant les violences obstétricales, commandé cet été par Marlène Schiappa au Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, pour constater que ce qui se passe en salle d’accouchement est encore considéré comme « tabou ».
Ce tabou autour des violences obstétricales, autour des inégalités sociales dans la salle d’accouchement et autour de la naissance, elle voudrait les briser. Son but ? Que l’accouchement soit au cœur des conversations et que les femmes n’arrivent pas le jour J pleines d’appréhension. « Il peut y avoir une autre image que celle des films, où l’on voit une femme couchée sur le dos avec une péridurale et hurlant sur son ou sa partenaire ‘Comment tu as pu me faire ça !’ !« , assure-t-elle. De son expérience de doula outre-Atlantique, Alana Apfel a tiré l’ouvrage Donner naissance, paru aux éditions Cambourakis, en plein débat national sur les violences obstétricales. Elle y donne la parole à des doulas et des sages-femmes qui se considèrent comme des activistes et tentent de redonner du sens à ce moment de la vie des femmes. Elles y racontent leurs expériences à l’hôpital ou à domicile, elles expliquent ce que ça fait de tenir la main d’une femme sur le point d’accoucher et d’essayer de lutter pour que chacune d’entre elles ait les mêmes droits. (Par Pauline Le Gall http://cheekmagazine.fr/)