futura-sciences.com, 25 mars 2010
Les doulas, des « accompagnantes à la naissance », ont fait leur apparition en France il y a quelques années. Ces femmes proposent aux futurs parents un accompagnement non médical pendant toute la grossesse et ses suites, pour répondre à leurs questions et leurs inquiétudes. Elles ont occasionné une levée de boucliers de la part des gynécologues, sages-femmes et même –ce qui exclut toute accusation de corporatisme – de la Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Il y aurait en France, une cinquantaine de doulas en exercice. En 2006, environ 138 naissances (sur plus de 800 000…) auraient ainsi été « accompagnées ». Et le tiers d’entre elles ont eu lieu au domicile des parents.
Ambigüité du rôle de la doula
Pour l’Académie nationale de Médecine, même si « leur rôle prétend se limiter à une présence rassurante et à un soutien moral », « leur objectif se rapproche à la fois de l’accompagnement familial traditionnel, du travail classique de la sage-femme libérale et de l’obstétricien en clientèle privée ». L’Académie souligne ainsi une « véritable ambigüité » et met en exergue certains dangers potentiels liés à cette activité.
Pour la Miviludes, ce nouveau métier pose question car il peut concerner des publics vulnérables. Elle rappelle aussi que « leur fonction peut les conduire à empiéter sur les compétences de professions de santé, en particulier sur celles des sages-femmes, et les exposer à des poursuites pour exercice illégal de la médecine. Leurs interventions peuvent se révéler dangereuses pour la mère et l’enfant à divers égards ».
Bref, mieux vaut privilégier une sage-femme à l’écoute et disponible, plutôt qu’une personne probablement de bonne volonté mais dénuée de toute qualification reconnue…
Source : Rapport 2006 de la Miviludes, publié le 24 janvier 2007 – rapport de l’Académie de Médecine, du 10 juin 2008 – Association « Doulas de France ».