Centre Presse Aveyron 8 décembre 2015
«On n’est pas des sages-femmes, on n’est pas des psys, on n’est pas des médecins». À 35 ans, Marjolaine Marceau-Zimmermann est doula. Un métier peu connu en France, bien qu’il commence à émerger lentement. Inconnu mais pas récent, puisqu’il trouve ses origines dans la Grèce Antique, où la doula était tout à la fois esclave et servante. Elle était à la disposition de la femme enceinte et de sa famille (l’époux, les enfants et l’entourage en général). Aujourd’hui la doula est libre, mais sa fonction originelle est restée. Elle prend en charge la femme enceinte à travers des conseils et l’écoute de son entourage.
«Une grossesse peut parfois être compliquée. Les personnes nous appellent alors pour les soutenir. J’interviens également après une IVG ou lors d’un alitement», explique la jeune doula qui s’est installée à Bozouls depuis août dernier. Auparavant, la jeune professionnelle exerçait en région parisienne. Le soutien apporté à la femme enceinte peut prendre plusieurs formes qui vont de l’empathie, sans jugement, jusqu’au coup de main (comme nettoyer la maison, préparer un repas). Si le métier n’est pas reconnu en France (la sécurité sociale ne prend rien en charge), en revanche, il faut passer par la case formation pour espérer exercer ce métier.
«En France, il existe trois instituts de formation qui se trouvent à Paris, Lyon et Bordeaux. La formation dure une année. Au bout de cette formation, on produit un travail écrit», témoigne Marjolaine Marceau-Zimmermann. Durant cette année de formation, les élèves appréhendent des connaissances inhérentes au couple, à la sexualité, à la place du père, au déroulement de la grossesse, à l’accouchement et à sa physiologie ou encore à la dépression postnatale. Les futures doulas apprennent également à détecter des signes liés à des maladies comme la dépression mais sans jamais entrer dans l’aspect médical de la grossesse.
La charte des doulas de France est d’ailleurs là pour les rappeler à leur devoir de l’accompagnement non médical et à l’éthique de ce métier, soumis au secret professionnel. Concrètement, la doula intervient dans la famille qui en fait la demande, à raison de deux heures par séance ou par demi-journée. Le suivi se fait sur une durée de huit séances minimum. Les tarifs sont variables. Marjolaine Marceau-Zimmermann prend 60€ pour deux heures. «C’est un contrat que nous passons avec la maman. Elle peut souhaiter un accompagnement global, de la compagnie, ou tout simplement pouvoir nous téléphoner dès qu’elle en ressent le besoin», détaille la jeune professionnelle.
Pour contacter Marjolaine : doulamarjolaine.com