Suite à plusieurs témoignages de parents et professionnels de santé exprimant leurs inquiétudes sur les pratiques de certaines doulas autours de l’accouchement assisté à domicile (1), l’association Doulas de France souhaite partager le cadre qu’elle met en avant dans ces circonstances (2).
La doula ne peut pas être perçue ou agir comme se substituant à la sage-femme, ni pendant l’accouchement ni pendant la grossesse et les suites de couches. Ses prestations auprès des parents viennent « en plus » du suivi de la sage-femme mais en aucun cas « à la place » de.
La doula peut proposer sa présence au domicile des parents pendant l’accouchement uniquement si une sage-femme est elle aussi présente.
Elle ne peut en aucun cas être auprès de la femme pour l’accompagner pendant le travail en attendant l’arrivée de la sage-femme.
La doula n’a aucune compétence médicale pour établir si l’accouchement se déroule normalement, si la femme en travail et son bébé vont bien. Cela relève de la compétence et de la responsabilité de la sage-femme engagée par les parents.
La présence de la doula dans ces conditions-là peut induire un sentiment erroné de sécurité chez la mère/les parents malgré des complications potentielles sous-jacentes, retardant ainsi l’accès à des interventions nécessaires ou des décisions que pourraient prendre la sage-femme si elle avait été présente.
Il n’est pas concevable pour l’association Doulas de France que ce type d’accompagnement soit proposé aux parents.
Ces dérives sont inacceptables, potentiellement dangereuses et de plus illégales. La loi est très claire à ce sujet et indique que cela relève de la pratique illégale du métier de sage-femme (Article L4161-3 du Code de la Santé Publique (3)).
Nous soutenons les parents dans tous leurs choix dont celui d’accoucher à leur domicile, et nous soutenons le travail de l’association Professionnelle de l’Accouchement Accompagné à Domicile (APAAD) pour « offrir reconnaissance et légitimité à ce type d’accouchement » en France.
Ce serait néfaste à la cause de l’AAD si les pratiques citées ci-dessus de quelques doulas venaient à se développer et à être associées à l’accompagnement de l’AAD. Elles peuvent mettre en danger la santé de la mère et de son bébé et ainsi mettre en péril le futur de l’AAD en France.
1. AAD = accouchement assisté à domicile par une sage-femme ou parfois un médecin – Wikipedia
2. Charte Doulas de France
3. Article L4161-3 du Code de la Santé Publique – Légifrance
Texte publié le 25 mai 2020