Doulas de France, septembre 2006

DoulasDeFrancePublicationsFace au mouvement des doulas en France, mouvement à l’image des autres pays du monde entier, et notamment d’Europe, il est souvent avancé que les doulas combleraient un manque du fait du nombre réduit de sages-femmes en proportion de la population, ce qui est le cas en Amérique du Nord.
Cependant, prenons l’exemple du Royaume Uni : dans ce pays, depuis 15 ans, les services de maternité ont énormément évolué, portés par des associations de parents, qui sont consultées et intégrées dans la manière d’accompagner et de suivre la femme pendant la grossesse, l’accouchement et le post-natal. Le nombre de sages-femmes par rapport au nombre de parturientes est à peu près 2 fois supérieur à celui de la France et on observe cependant que les doulas sont acceptées dans le paysage de la naissance. La campagne actuelle “One woman one midwife” (“une femme une sage-femme”) vise à faire en sorte que chaque femme enceinte puisse bénéficier de l’accompagnement en continu de la même sage-femme.
Cela étant posé, on constate que alors qu’elles sont plus nombreuses, plus soutenues qu’en France, les sages-femmes britanniques sont loin d’être les seules intervenantes dans le domaine de la périnatalité et de la naissance. Des “childbirth educator” formées par le NCT interviennent (.) et depuis 15 ans des birth companions, qui sont devenues aujourd’hui les doulas, interviennent de femme à femme, de mère à mère aux cotés des sages-femmes. Le principal organisme, Doulas UK référence 250 doulas, et d’autres organismes proposent des annuaires. Doulas UK travaille en ce moment même avec un “conseil de doulas” qui se compose de doulas et de sages-femmes “senior” afin d’établir un code de conduite. Hilary Lewin, présidente de Doulas UK affirme : “Certaines sages-femmes ont des doutes à propos des doulas, mais c’est parce que beaucoup d’entre elles n’ont jamais rencontré de doulas. En 2 ans nous n’avons eu aucune plaintes à propos des doulas, et dans mon expérience, elles sont enthousiastes à propos des doulas”.
Le MIDIRS (Midwives Information and Resource Service), le centre de ressources des sages-femmes britannique, publie un dépliant parlant de cet accompagnement non médical à la naissance qui est distribué parmi d’autres (les positions pendant l’accouchement, le projet de naissance, la dépression post-natale etc..) aux femmes enceintes lorsqu’elles viennent s’inscrire à la maternité.

Dans l’expérience proche qui est celle de la Grande Bretagne, on constate que le soutien des sages- femmes et celui des doulas sont complémentaires, et font progresser les services de maternité pour la satisfaction des femmes.

Nous souhaitons affirmer à nouveau que l’association Doulas de France soutient le travail des sages- femmes, soutient les actions des sages-femmes pour la revalorisation de leur travail et propose une participation active telle que la traduction et la diffusion de campagnes comme celle de « one woman one midwife » comme que nous l’avons proposé à la représentante du CNOSF lors des Entretiens de Bichat en septembre 2006, au même titre que nous nous associons aux initiatives autour de la naissance respectée et du bien-être des femmes en France.

Références :

  • Doulas UK
  • Campagne « One woman one midwife »
  • MIDIRS Informed Choice Leaflets for Health Professionals :
    “ One-to-one constant support throughout labour has been shown to provide a woman not only with emotional support, so that she is happier and more likely to be relaxed, but also with a strong positive effect on the physiology and outcomes of labour. Research over the past 25 years has shown that the constant presence of a supportive birth companion is one of the most effective forms of care that women can receive during childbirth.”
  • National Childbirth Trust
  • Doulas de France