Pascal assume sans sourciller : « Je n’ai jamais été à l’aise dans les hôpitaux, je ne savais pas comment je réagirais à l’accouchement. » Sa compagne, Emmanuelle, ajoute : « J’avais besoin d’être sécurisée par quelqu’un autre, qui soit très présent, mais sans empiéter sur notre intimité. » Résultat, c’est aidé d’une doula, spécialiste de l’accompagnement non médical à la naissance, que ce couple parisien a préparé puis vécu la naissance de Cléo, le 1er janvier dans un hôpital de la capitale. Les doulas, qui organisent samedi à Paris leur 3e journée française, sont entrées dans les mœurs en Angleterre et aux États-Unis, mais émergent seulement en France. Elles sont une dizaine à exercer, autant à suivre une formation spécifique en relaxation, psychologie ou allaite- ment. Une centaine de couples ou de mères seules ont déjà fait appel à leurs services en France. L’objectif de ces futurs parents, selon Emmanuelle, est de « vivre le mieux possible » la grossesse, l’accouchement, puis les premiers jours du bébé. Cela passe, souligne la jeune femme, par « une présence rassurante, y compris pendant l’accouchement, et par la transmission d’une expérience ». Exemple : « J’ai compris avec ma doula l’importance de parler à mon futur bébé. » Emmanuelle a appris l’existence des doulas sur Internet. « Je cherchais une solution car j’avais lu trop de récits de mères déçues de leur accouchement. » Le credo des doulas, c’est aussi l’accouchement le plus naturel possible, comme l’explique l’une d’elles, Charlotte Fajardo : « On ne s’opposera jamais à une péridurale, mais on essaie de mettre la maman dans des dispositions psychologiques idéales car cela aide pour que tout se passe naturellement. » Conquis, Emmanuelle et Pascal feront appel à une doula pour leur deuxième enfant, « sans hésiter ». S. Colineau
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