Sheila Kitzinger, mars 2007
Historiquement en France et dans les cultures du monde entier, la femme pendant la naissance avait autour d’elle d’autres femmes pour la soutenir au niveau émotionnel et pratique. En Europe on les appelait les God- sibs (ND : jusqu’au 16ème siècle, sœurs-marraines, sœurs ‘devant dieu’ de la femme qui accouche. Elles avaient elles-mêmes déjà eu des enfants et accompagnaient la femme aux cotes de la sage-femme pendant la naissance et toute sa maternité. C’était aussi celles qui présentaient l’enfant pour être baptisé). Les Doulas sont l’équivalent moderne de ces femmes. Elles ne remplacent pas les sages-femmes. Elles ne font certainement pas partie d’une secte. Elles ne contrôlent pas la vie des femmes, ni ne les éloignent de leur famille ou même ne leur demande de leur porter allégeance. Elles sont rémunérées pour offrir un soutien personnel de femme à femme tout en travaillant de manière harmonieuse avec les sages-femmes.
Quatorze études contrôlées et randomisées ont montrées que lorsqu’une compagne de naissance ou doula était présente on observait une réduction dans l’utilisation d’analgésiques et de la péridurale ; moins d’utilisation d’ocytocine artificielle pour accélérer le travail ; moins de recours aux forceps ou à la ventouse ; une réduction du taux de césarienne ; moins de bébés ayant des problèmes de santé après la naissance et donc d’avoir besoin d’être transférés en soins intensifs ; moins d’épisodes de fièvre et d’infections chez la mère ainsi que moins de saignement après l’accouchement ; une réduction des états anxieux et dépressifs chez la mère dans la période postnatale. Les femmes avaient une expérience plus positive de la naissance et s’étaient senties plus en contrôle. Avoir une doula augmentait les chances d’allaiter au sein son enfant avec succès même si cela n’avait pas été discuté auparavant. Ces conclusions étaient valables aussi bien lorsque la grossesse de la femme était normale ou à risque, et dans des situations où les intervenants médicaux étaient différents et lorsque les protocoles étaient différents.
L’introduction d’une femme qui donne son soutien sans interruption à la femme pendant la naissance et l’aide à se sentir ‘heureuse dans sa peau’ est plus efficace pour réduire le taux d’interventions chirurgicales et pour aider à une naissance normale, que toute autre intervention pendant la naissance introduite ces cinquante dernières années.
”The Cochrane Systematic Review” des études randomisées nous dit : « Aux vues des bénéfices évidents et du fait qu’il n’y ait aucun risque connu lié au soutien pendant l’accouchement, tous les efforts devraient faits pour que chaque femme qui accouche soit soutenue non seulement par ceux qui lui sont proches mais aussi par des intervenantes spécialement formées à cet effet. Ce soutien devrait inclure une présence continue, l’apport d’un réconfort physique et d’encouragements. » ( E.D. Hodnett, S. Gates, G J Hofmeyr, Continuous Support for Women during Childbirth, The Cochrane Database of Systematic Reviews, 2003, issue 3) See also Sheila Kitzinger, Birth Crisis, Routledge, 2006 Sheila Kitzinger, The Politics of Birth, Elsevier,2005
Sincères salutations
Sheila Kitzinger MBE, M. Litt (Oxford) Honorary Professor, Thames Valley University