notre métier devenant de plus en plus connu, certaines doulas reçoivent des prises de contact "douteuses" pour lesquelles l'association Doulas de France souhaite vous alerter.
Ce type de prises de contact n’est pas nouveau, il peut prendre des formes variables, les écoutant·es du planning familial par exemple en témoignent aussi. Les premières nous ont été signalées en 2019. D’autres reviennent régulièrement depuis.
Voici les moyens de prises de contact qui nous ont été rapportés :
- prises de contact par messages (textos, Messenger, WhatsApp, mails plus rares)
- coordonnées récupérées sur l’annuaire Doulas de France (ou d’autres annuaires de doulas), ou sur les réseaux sociaux lorsque le titre « doula » est donné dans le pseudo ou l’intitulé de la page
- messages avec des fautes d’orthographes et propos peu cohérents
- messages à des heures incongrues, répétitifs (plusieurs fois le même message d’affilée)
- mots utilisés bizarres, déplacés, malaisants, violents, pervers, catastrophiques (par exemple suggérant inceste, nudité, voyeurisme, vol de bébé…)
- questionnements qui reviennent en boucle
- personne faisant croire qu’elle habite tout près de la doula et qu’elle connait bien son quartier/son village/sa ville (mais qui ne donne pas de nom de sages-femmes ou de médecins quand on lui demande des précisions, qui dit qu’elle a oublié les noms)
Exemples ou extraits de messages reçus ou entendus (attention, c’est parfois difficile à lire) :
- « apele moi —tout de suite —pour la grossesse —appelle moi au jour duit »
- « que veut dire col de l’utérus ? »
- « je ne sais pas si j’ai eu une péridurale pour mon premier »
- « je ne peux pas sortir de chez moi car je n’ai plus de culotte à ma taille »
- « la découpe » (pour parler de l’épisiotomie)
- « comment vous m’accouchez ? »
- « combien de temps vous faut-il pour enlever ma culotte quand le bébé sort ? »
- « pour mon premier accouchement en Afrique la sage-femme m’a attaché les pieds et m’a volé mon enfant »
- Une personne qui appelle avec une voix grave a priori masculine, disant que c’est pour sa mère, puis en fait que c’est pour elle, mais que comme elle a une voix d’homme elle a honte de dire que c’est pour elle.
Quelques conseils pour réagir à ce genre de demandes :
- Si vous avez un doute, que vous ressentez une détresse de la personne : en parler à d’autres doulas ou contacter Doulas de France.
- Demandez des infos concrètes (des « preuves » de ce qui est partagé) : nom de la maternité, nom des sages-femmes.
- Écourtez la conversation sans vous mettre en danger (s’il devait y avoir), par exemple « Je vous propose de nous rencontrer directement au cabinet de votre sage-femme quand vous aurez retrouvez son nom » ou encore « Je ne suis pas disponible actuellement mais je vous sens inquiète, vous pouvez vous mettre en lien avec la PMI / des professionnel·les de santé / des associations ».
- Si vous proposez une rencontre en présence choisissez un lieu public et venez accompagnée.
- Alertez vos collègues doulas via les groupes Facebook listés ci-dessous (lien vers les posts à venir) et Doulas de France (que vous soyez membre ou pas de l’association nous relaierons bien entendu l’information) à l’adresse ca@doulas.info.
- Gardez des preuves des échanges (vous pouvez également les envoyer à ca@doulas.info).
Pour dénoncer ce genre d’appels à la police il faut avoir des motifs sérieux, comme le harcèlement , les menaces, des propos à caractère sexuel/violents, de mineurs en danger, etc. Pour info, Doulas de France s’était renseignée mais difficile de porter plainte lorsqu’un harceleur ne s’en prend en fait à chaque doula qu’une seule fois.
Ressources et infos
Sur le groupe Facebook Doulas de France voici deux publications à ce sujet :
Une affaire de mars 2023 en Ontario : « Des accompagnantes à la naissance se disent victimes d’une femme faussement enceinte »
