Prévention Santé, 29 septembre 2014

Le mot « doula » vient du grec « doulos » qui signifie « servante », ce métier typiquement féminin et peu connu (elles sont à ce jour environ 200 à exercer en France) peut se révéler d’une aide précieuse dans cette aventure parfois un peu déroutante qu’est la grossesse. Totalement dévouée au service de la femme enceinte, elles sont là pour répondre à leurs questions et à leurs angoisses.

Une oreille attentive, une disponibilité totale

Autrefois lorsqu’une femme attendait un bébé, elle se retrouvait aussitôt entourée de toutes les mères de sa famille ou de sa communauté, aujourd’hui dans notre société moderne, les familles sont souvent éclatées géographiquement ou sentimentalement. Les femmes sont parfois abandonnées seule face à leur vie qui change, leur corps qui se transforme… Elles n’ont plus que pour seul interlocuteur un corps médical débordé, un unique rendez-vous mensuel avec bien souvent un praticien différent à chaque fois et surtout peu de temps pour parler de ce qui les tracasse réellement.

Le rôle de la doula, est justement de palier à cela, en  fournissant une oreille attentive et bienveillante à chaque instant, en s’appuyant sur ses connaissances et son expérience pour rassurer les futurs parents et leurs montrer tous les choix qui s’offrent à eux, afin qu’ils puissent vivre cette aventure pleinement.

Il y a autant de grossesses différentes que de femmes, ce pourquoi le suivi sera extrêmement personnalisé. Les séances se déroulent bien souvent mensuellement, au domicile de la future maman, la doula restant entièrement disponible 24h/24 par téléphone ou internet afin de répondre aux questions ou aux angoisses éventuelles.

Les angoisses nocturnes sont naturelles et fréquentes chez les femmes enceintes, et a 3h du matin, à part leur doula, il n’y a personne pour leur répondre, sans compter que ce n’est pas le travail des médecins de les rassurer au milieu de la nuit, la doula, elle, avec grand plaisir.
De plus elle préparera les futurs parents à l’accouchement et aux premières semaines avec bébé, afin qu’une fois sortis de la maternité, ils ne se retrouvent pas seuls face à ce petit être tout neuf et bien sûr sans  mode d’emploi.

Une formation spécifique, un métier encadré.

Même si il n’existe à ce jour aucun diplôme d’état en France, ne se proclame pas doula qui veut. La formation pour devenir doula est relativement différente suivant les pays. Les sujets sont variés et abordés de manière très poussée : la physiologie de la grossesse, la nutrition de la femme enceinte, les protocoles hospitaliers, des connaissances médicales (n’ayant pas pour but d’êtres mises en pratique, mais de pouvoir expliquer aux futurs parents les étapes souvent floues du parcours médical), la sexualité du couple ou encore l’allaitement.

L’association  Doulas de France, dont l’objet est de promouvoir et de développer la profession, souhaite à cet effet que les organismes formateurs établissent une base d’enseignement commune et conforme à un cursus strict et spécifique en ce qui concerne le métier de doula et cet accompagnement non médicalisé à la naissance. Une charte a également été mise en place afin d’assurer un encadrement éthique de la profession.

Pour aller plus loin :

Adela Stockton, Les Doulas : une présence tout en douceur à la naissance, Editions  Souffle d’Or, avril 2012
Site officiel des doulas de France : https://doulas.info/
Remerciements particuliers à Justine, doula dans le Finistère, qui a bien voulu nous faire découvrir son univers en se prêtant au jeu d’une interview pour l’élaboration de cet article.

Auteur : Chris Martin