Article par Caroline Rabourdin
Les doulas accompagnent les femmes enceintes du début de leur grossesse à l’allaitement. Des « coachs spécial accouchement » qui ne sont pas sans susciter de questions.
Une doula est une « accompagnante de naissance » qui a vécu une ou plusieurs grossesses et qui, par son expérience et sa formation, conseille les futures mamans du début de leur grossesse à l’allaitement. La doula soutient la femme enceinte, la guide et l’aide à mieux supporter la douleur. Elle répond à ses questions et apaise ses angoisses.
Attention cependant à ne pas confondre doula et sage-femme. La première ne peut pas pratiquer d’accouchement. Elle est avant tout présente pour épauler et rassurer la future maman ainsi que son entourage. A la demande des parents, elle peut assister à l’accouchement mais elle ne peut pas se substituer à une sage-femme, ni à un médecin. Elle œuvre donc en complément du travail effectué par l’équipe médicale.
Le développement de cette profession, venue tout droit des États-Unis, s’explique par le fait que le personnel hospitalier a de moins en moins de temps à consacrer aux femmes. Problème : ces dernières sont toujours plus désireuses d’avoir des informations complètes et d’être rassurées sur cet événement qui fait peur, surtout lorsqu’il s’agit de leur premier enfant.
Les principales raisons qui poussent les mamans à se faire accompagner est l’absence de chaleur humaine qui peut régner dans certains hôpitaux et le manque de personnel disponible pour répondre aux questions et aux peurs des mamans.
Les doulas proposent généralement des forfaits comprenant cinq à dix visites avant, pendant et après l’accouchement, ainsi que leur présence le jour de la naissance. Les tarifs commencent à partir de 400 euros et ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Sinon, comptez de 40 à 70 euros la visite.
Un bémol tout de même
Notre pays recenserait environ 200 accompagnantes de naissance. En France, cette profession n’est ni reconnue par l’État, ni réglementée. N’importe qui peut donc se proclamer doula, ce qui ouvre la porte aux arnaques et aux dérives sectaires. Avant de s’engager avec une accompagnante, il est donc important de parler avec elle pour connaître ses références ainsi que ses connaissances en matière de périnatalité.
Dans un communiqué paru en juin 2008, le Conseil national de l’ordre des sages-femmes a tenu à préciser que « l’Académie nationale de médecine insiste sur le fait que les doulas dans leur pratique s’exposent à l’accusation d’exercice illégal de la profession de sage-femme. »
« Une doula ne pourrait donc théoriquement pas proposer de préparation à la naissance. Elle ne peut pas non plus, répondant à la demande des parents, se rendre à domicile en début de travail sans qu’un professionnel ne soit présent, ni évaluer le moment de partir à la clinique. »
Si une doula vous propose un accouchement à domicile sans l’aide d’une sage-femme, fuyez ! Rappelons qu’en 2008, un bébé est décédé suite à un accouchement à domicile qu’une doula avait pratiqué seule, sans l’appui d’un professionnel de santé, pourtant obligatoire. Le nourrisson nécessitait des soins particuliers que femme n’a pas pu assurer. L’accompagnante a été mise en examen pour exercice illégal de la profession de sage-femme.