CIANE, 27 novembre 2007

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Le Collectif interassociatif autour de la naissance a pris connaissance du communiqué dans lequel le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français et le Collège National des Sages-Femmes s’opposent à la professionnalisation des doulas. Le CIANE rappelle à cette occasion qu’il n’agit qu’en tant que représentant des usagers et n’a pas de position a priori sur les professions de doula, accompagnante à la naissance ou accompagnante périnatale etc. (ces termes n’étant pas rigoureusement équivalents).

Force est de constater que certains parents trouvent un bénéfice dans le recours aux services de personnes (bénévoles ou rémunérées) qui n’exercent pas en tant que professionnels dans les maternités françaises. Le CNSF et le CNGOF semblent considérer que l ‘émergence de cette profession est liée au manque de moyens et de personnels dans les maternités françaises, ce en quoi ils n’ont sans doute pas tort. Nous rajouterions volontiers à cette première explication la technicisation très forte dans la prise en charge de l’accouchement et la multiplication des intervenants tout au long de la grossesse et l’accouchement qui ne permettent pas de développer un véritable accompagnement de la naissance.

Mais s’arrêter à ce constat, demander une augmentation, tout à fait justifiée, des moyens dans les maternités pour contrer le développement des doulas ou accompagnant(e)s, et en appeler à leur interdiction, c’est se méprendre sur ces professions. Rappelons simplement quelques éléments qui nous semblent utiles au débat :

  • Les doulas ou accompagnant(e)s ne se substituent en rien aux professionnels de santé et ne revendiquent en aucun cas ce statut : elles n’entrent donc pas en concurrence avec les sages-femmes ou d’autres praticiens. On notera à cet égard que, contrairement à ce que laisse entendre le communiqué du CNSF et du CNGOF, les doulas existent dans bien d’autres pays que les États-Unis et en particulier en Grande-Bretagne, où elles travaillent en parfaite intelligence avec les sages-femmes, que ce soit pour des accouchements à l’hôpital ou à domicile.
  • Les doulas ou accompagnant(e)s veulent se situer dans le champ des services à la personne, et entendent proposer un accompagnement à la parentalité et non à la grossesse et à l’accouchement : leurs modes de recrutement et leurs formations doivent être évalués par rapport à ces fonctions et non par rapport à celles des professionnels de santé. Dans la manière dont elles se définissent, elles se démarquent des sages-femmes et leur sont complémentaires.
  • La reconnaissance de ces professions en France passe très certainement par une formalisation des formations et l’établissement de règles encadrant leurs pratiques : les exemples de pays étrangers doivent constituer une base de réflexion et d’évaluation de ce point de vue ; sur ce sujet comme sur d’autres, une attitude frileuse et franco-française nous semble contreproductive.

En conséquence, il nous semble que la question qui se pose aujourd’hui n’est pas de savoir au nom de quoi on devrait interdire ces pratiques, mais dans quel cadre juridique elles pourraient s’insérer. Soyons pragmatiques, regardons comment cela fonctionne ailleurs, trouvons ensemble des solutions adaptées à notre contexte et qui puissent satisfaire, dans leur diversité, les attentes légitimes des parents !