Doulas UK, Maddie Mc Mahon, juillet 2011

Version originale en anglais

201107-DoulaUKPar Maddie Mc Mahon, doula en pré et postnatal

Il y a de nombreuses discussions au sujet de ce qu’une doula fait ou ne fait pas. Les recherches continuent de démontrer que les femmes qui bénéficient du soutien permanent d’une femme durant l’accouchement ont beaucoup moins besoin d’analgésiques. Mais qu’elle en est la raison ?
En tant que formatrice auprès de doulas, nombreuses sont les doulas débutantes qui me disent qu’elles ont besoin de “faire quelque chose” lorsqu’elles sont en présence d’une femme en travail. Elles se sentent totalement impuissantes face à ces contactions qui mettent à si rude épreuve les ressources physiques et émotionnelles de leur cliente. Elles aimeraient tant leur épargner cette souffrance.

C’est tout à fait compréhensible. En tant que doula, nous avons côtoyé ce couple ou cette femme durant des mois. Nous éprouvons de la tendresse, de la compassion pour eux et nous voulons ce qu’ils veulent, nous voulons tant les aider !
Alors les doulas recherchent des stratégies et des moyens de réconfort et souvent deviennent de véritables expertes en matière de massage, position, mouvement, hypnothérapie ou tout autre thérapie complémentaire. Mais au fil des nombreux accouchements auxquels nous avons l’honneur d’être invitées, nous nous rendons à l’évidence qu’en ce qui concerne la douleur : “le moins on en fait le mieux c’est”

Pour moi, tout revient à cette hormone si puissante et si familière, véritable alliée de la femme : l’ocytocine, souvent surnommée “hormone de l’amour”. Le travail de Kerstin Uvnäs-Moberg (2003) sur le rôle stratégique de l’ocytocine dans le système de calme et de connexion (“Calm and connection system”) m’a apporté des informations sur mon rôle de doula. Une fois compris le rôle essentiel de cette hormone tout d’abord pour que bébé vienne habiter cet intérieur, puis pour qu’il en sorte, ma participation à cette danse qu’est le soutien à l’accouchement est devenu très claire.

L’ocytocine joue un rôle important dans chaque étape du long voyage qui conduit la femme à sa maternité. Elle contribue à la croissance, à la guérison et à stocker de la nourriture. Elle a un effet sur l’utérus et les glandes lactifères, elle favorise le comportement maternel, elle réduit le niveau de stress, elle fait baisser la tension artérielle ainsi que le poul et relève le seuil de tolérance à la douleur, … quelques uns parmi tant de ces fantastiques effets !

Alors ma fonction première durant tout accouchement est d’augmenter le niveau d’ocytocine : chez la mère, son partenaire et si possible chez tous les acteurs de la pièce. Si l’angoisse et l’anxiété sont réduites, le niveau d’ocytocine est optimal, la production d’endorphines va pouvoir s’aligner sur l’intensité des sensations dont la mère va faire l’expérience. Il y a alors de fortes chances qu’elle relèvera le défi de donner naissance à son enfant.

Alors, je passe toute la grossesse à bien faire connaissance avec elle, en tentant de comprendre avec qui, dans quels lieux et dans quelles conditions elle se sent le plus en sécurité. Puis, quand le grand jour arrive, je fais en sorte que son environnement soit tel qu’elle le désire : le plus souvent une atmosphère où règnent la pénombre, la chaleur, l’intimité. Je lui donne à voir de belles choses, qui ont un sens pour elle. Si cela semble approprié, j’utilise le toucher. Elle peut avoir envie de musique ou d’autres sons et de bonnes choses à boire et à manger…

J’encourage les rapprochements tendres et le contact amoureux du couple et je permets que leur danse en mouvement et en statique se déroule pendant que les vagues la traversent. Je murmure quelques paroles d’encouragement. Je lui fais confiance. Je l’aime. C’est ça l’analgésique doula.

A propos de Maddie McMahon
Elle a travaillé avec des femmes depuis 2003 comme doula pré et postnatale.
Elle est formatrice et mentor auprès de doulas de Doula UK, association à but non-lucratif de doulas du Royaume-Uni.
Pour plus d’informations consulter doula.org.uk, twitter@doulauk et facebook.com/doulauk.