Lykkeway une doula extraordinaireLykkeway, 3 août 2019

Aujourd’hui nous nous intéressons au féminin avec Hélène, maman de deux enfants, doula et photographe engagée à la cause féministe et environnementale. Découvrez son univers envoûtant, profondément inspirant et intimiste qui ne vous laissera pas indifférent(e)s.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Hélène, j’ai 27 ans encore pour quelques semaines. J’ai l’immense bonheur de vivre au pied du Géant de Provence, le Mont Ventoux, avec mon mari Alex et nos deux enfants de six ans et demi et trois ans et demi (car le demi est important vous le savez !), un super petit homme en devenir et une adorable petite sorcière moderne. Je suis artiste photographe spécialisée dans le féminin depuis une dizaine d’années et doula.

Peux-tu nous parler de ton cheminement vers le métier de doula ?

Je suis une scientifique contrariée, une mère « évidence » pour reprendre les mots de quelqu’un que j’aime beaucoup et une artiste compulsive. C’est assez instinctivement qu’après un bac L art plastique j’ai choisi d’ouvrir mon entreprise de photographie, me fermant la porte d’études de médecine et particulièrement d’obstétrique ou de maïeutique qui m’attiraient tant. Pour le meilleur, ça aurait été trop tôt. Durant ma seconde grossesse « nature » et après un parcours gynéco très compliqué pour pouvoir enfin tenir mon premier enfant dans mes bras, j’ai compris que la naissance respectée et le féminisme pour lequel je lutte depuis l’adolescence ne pouvaient s’incarner que dans un métier respectueux de la femme, de la naissance, de l’enfant et du couple. Désirant ajouter cette réalisation à ma vie professionnelle, mais tenant trop à l’art pour le sacrifier au prix d’études de sage-femme, je me suis formée au métier de doula au sein de l’Institut de Formation Doulas de France en 2018.

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Lykkeway une doula extraordinaireSAUVEGARDE

Lykkeway, 3 août 2019

Aujourd’hui nous nous intéressons au féminin avec Hélène, maman de deux enfants, doula et photographe engagée à la cause féministe et environnementale. Découvrez son univers envoûtant, profondément inspirant et intimiste qui ne vous laissera pas indifférent(e)s.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Hélène, j’ai 27 ans encore pour quelques semaines. J’ai l’immense bonheur de vivre au pied du Géant de Provence, le Mont Ventoux, avec mon mari Alex et nos deux enfants de six ans et demi et trois ans et demi (car le demi est important vous le savez !), un super petit homme en devenir et une adorable petite sorcière moderne. Je suis artiste photographe spécialisée dans le féminin depuis une dizaine d’années et doula.

Peux-tu nous parler de ton cheminement vers le métier de doula ?

Je suis une scientifique contrariée, une mère « évidence » pour reprendre les mots de quelqu’un que j’aime beaucoup et une artiste compulsive. C’est assez instinctivement qu’après un bac L art plastique j’ai choisi d’ouvrir mon entreprise de photographie, me fermant la porte d’études de médecine et particulièrement d’obstétrique ou de maïeutique qui m’attiraient tant. Pour le meilleur, ça aurait été trop tôt. Durant ma seconde grossesse « nature » et après un parcours gynéco très compliqué pour pouvoir enfin tenir mon premier enfant dans mes bras, j’ai compris que la naissance respectée et le féminisme pour lequel je lutte depuis l’adolescence ne pouvaient s’incarner que dans un métier respectueux de la femme, de la naissance, de l’enfant et du couple. Désirant ajouter cette réalisation à ma vie professionnelle, mais tenant trop à l’art pour le sacrifier au prix d’études de sage-femme, je me suis formée au métier de doula au sein de l’Institut de Formation Doulas de France en 2018.

Comment ton activité (de doula mais aussi de photographe) reflète-t-elle ton engagement personnel pour la sororité, les femmes et leurs droits ?

Je crois profondément en la force du féminin, en sa résilience, en ses capacités à être mouvant, adaptatif. En tant qu’artiste j’ai toujours tenu à photographier des femmes en leur offrant un espace créatif et de liberté dans qui elles étaient, loin des tristes « je ne suis pas photogénique » – critère arbitraire imposé par la société de la femme qui doit apparaître comme ci ou comme ça. Au travers de divers projets engagés autour de la femme dans l’Histoire ou la résilience, j’ai tenté de proposer un espace de reprise de pouvoir et de mise en lumière sur leur force instinctive. En tant que doula, j’ai découvert la sororité lors de ma formation et la magie des relations horizontales entre femmes. J’ai très à cœur d’accompagner les couples et fondamentalement les mères vers des naissances qui leur correspondent, qui ne violeront ni leur esprit ni leur corps et qui les mèneront vers une parentalité à leur image, en proximité avec leur bébé et leur nature profonde.

Les naissances orgasmiques, on en parle ?

La naissance orgasmique est avant tout une naissance sans entrave. Une naissance qui se vit dans le plus pur des lâcher-prise, sans intervention abusive, avec une confiance profonde de la mère en ses capacités, en celles de son enfant et en celles des personnes qui l’accompagnent dans ce moment. La naissance est une composante de la vie sexuelle des femmes. Une idée dérangeante pour la société et pourtant, par sa vulve et l’ensemble de ses organes génitaux la femme procrée, par ces mêmes organes elle donne naissance. Vécue en puissance, en respect de la physiologie et des hormones, la femme peut arriver à un état de transcendance menant à l’orgasme. Néanmoins ce n’est ni un but à atteindre ni une compétition. La réflexion autour de la naissance orgasmique ouvre simplement des portes sur ce qu’accoucher dans le respect de soi, de l’enfant et de la physiologie de la naissance veut dire.

Tu fais partie de l’association « Les Tentes rouges ». Peux-tu nous en dire un peu plus ?

Les tentes rouges sont des cercles de parole qui offrent aux femmes un espace d’expression libre et d’écoute absolue, sans jugement et en parfaite sororité. Tout est proposé, rien n’est imposé. Ce n’est pas un espace spirituel néanmoins certains petits rituels de reconnexion peuvent être proposés comme une méditation ou un « ruban du lien » qui permettra aux femmes d’emporter leur expérience chez elles et de se souvenir de ce moment de partage lorsque l’effet se sera dissipé et qu’elles auront besoin de retrouver ce sentiment qu’il existe une sœur quelque part pour les écouter et les accueillir. Je facilite des tentes mensuelles depuis un peu plus de 18 mois et j’y mets énormément de cœur. J’ai un faible pour les groupes de parole, je trouve qu’ils permettent une très forte émulsion personnelle et collective et pour créer un espace souvent à l’origine de fortes révolutions chez les femmes s’y rendant.

Maman de deux enfants, comment définirais-tu ton type de parentalité ?

J’ai beaucoup pêché sur cette question. Comme la plupart des parents, je suis prise dans de nombreux espaces des « tests » ou j’essaie, je recommence, je propose, je dispose aussi parfois et où je dois faire demi-tour. J’ai à cœur de vivre avec mes enfants et de les respecter chacun comme un individu à part entière, avec ses désirs, ses regrets, sa sensibilité, son intelligence et surtout son développement en construction et en mouvance. Au quotidien je me sens très proche du concept « d’écoparentalité » dont vous trouverez la définition sur le blog de Daliborka Milovanovic. Nous vivons en décroissance économique, dans un environnement végétarien à tendance végan, en écoute des besoins de nos enfants mais également des nôtres. Les outils que je propose pour les parents m’ont inspiré de nombreux axes de réflexion, notamment le cercle de parole pour régler nos conflits familiaux. Nous sommes trois (diagnostiqués pour l’instant) à être en situation dite de «neuroatypie», mon mari est porteur du syndrome d’asperger ce qui nous a demandé de faire de très nombreux ajustements à notre parentalité qui ont renforcé l’amour que nous nous portons. Idéalement j’aimerais que mes enfants apprennent chez nous mais cette question reste pour l’instant en suspens.

Quelle est ta façon de pratiquer le maternage proximal ? Peux-tu nous parler de ton expérience ?

Mes enfants sont des « grands » maintenant, mais le lien est encore très présent. Nous avons une très forte proximité physique, je concentre beaucoup d’énergie à l’écoute et à la réponse de leurs besoins et ma fille est encore beaucoup portée. Ils ont été portés tous les deux, j’ai pratiqué, et pratique encore au besoin, le cododo et j’ai allaité ma fille environ un an. J’ai noté un manque d’accompagnement très fort à la naissance de mes deux enfants, que je sois sommée de donner un biberon ou de cesser d’allaiter, injonction que j’ai souvent écoutée par manque de confiance en moi et d’informations validant mes instincts. Ces expériences avortées ont beaucoup renforcé ma vocation de doula. Nous prévoyons d’avoir un troisième enfant dans les mois à venir et j’ai aujourd’hui toutes les ressources qu’il me manquaient pour lui offrir un maternage totalement proximal et un allaitement non écourté.

Quelle est ta façon de t’épanouir en tant que femme et maman ?

Mes enfants ont tout changé pour moi. Ils ont construit la femme que je suis. Je m’épanouis beaucoup de cette enrichissement et simplement à leur présence, en les regardant vivre et grandir. Créer, apprendre, partager, lire, rédiger, écouter les femmes mais aussi l’apprentissage de mon corps via la symptothermie et la pleine conscience autant de choses épanouissantes mais rien ne me renforce plus en tant que femme que d’être en symbiose avec la nature.

Quelles sont tes activités de reconnexion en famille préférées ?

En ce moment nous organisons des petites soirées musicales en nature. J’adore offrir cet espace à mes enfants et les voir évoluer jusqu’à la nuit en pleine rivière ou sur la montagne même si parfois cela ne se passe pas comme c’était prévu ! Faire des activités proches de la nature est extrêmement ressourçant, nous apprenons, pratiquons la pleine conscience et créons tous ensemble dans cet environnement privilégié qui est le notre, dans le Vaucluse.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Cette question intervient au moment où j’ai déjà bien trop parlé ! Je suis très inspirée par les nouveaux acteurs de la parentalité proximale et écologique ou de la naissance respectée. Daliboarka Milovanovic que j’ai déjà citée, Les Lunettes de Maya, Maïtie Trelaün, Michel Odent jusqu’au pédopsychiatre de renommée mondiale Winnicott mais la liste serait définitivement trop longue. Je puise aussi beaucoup d’inspiration auprès d’artistes, de scientifiques, d’acteurs d’intégration des personnes autistes et haut potentiel tel que Josef Shovanec, d’acteurs de lutte pour la préservation du climat, de féministes passées ou présentes, de mes collègues doulas qui sont pleines de ressources et d’initiatives mais les femmes que j’accompagne, mes amies, mes sœurs, sont mes plus grandes sources d’inspiration au quotidien et la confirmation que j’évolue sur le bon chemin, lorsqu’il m’arrive encore de douter. La nature, l’art, l’Histoire, les explorateurs, la biologie, l’antropologie, la sociologie et la psychologie complètent cet énorme tableau.

Quel est ton livre/podcast préféré du moment ?

Je lis beaucoup de choses très intéressantes en ce moment comme « L’estime de soi » de Christophe André mais si j’ai un livre à conseiller aux futures mamans qui pourraient me lire ce serait « J’accouche bientôt, que faire de la douleur » de Maïtie Trelaün qui m’a offert récemment de nombreuses clés sur le lâcher-prise dans le processus d’accouchement.

Aurais-tu un petit mot à ajouter ?

Je te remercie de m’avoir donné cet espace d’expression et du travail que tu fournis pour tes lecteurs ainsi que de ta ligne éditoriale. Un mot pour les papas et les hommes que je n’ai guère évoqués mais qui ont un rôle fort à jouer au sein de tous les enjeux que j’ai cités. J’ai une dernière pensée pour l’association Doulas de France dont je suis membre et qui œuvre pour les parents et les doulas chaque jour.

Merci infiniment Hélène pour ce témoignage très enrichissant qui nous apprend également beaucoup sur le métier de doula peu et mal connu en France contrairement à nos voisins outre-Atlantique ! Je vous invite à faire un tour sur le site d’Hélène et découvrir son univers sans pareil, ainsi que ses deux pages Instagram @helenerockdoula et @helenerockxix. Hélène est doula dans le 84 et départements limitrophes, elle propose aussi des services en ligne et photographie là ou le vent la porte et là où on l’appelle !