Madame,
Nous souhaitons aujourd’hui répondre à votre communiqué de presse, qui fait part de la mise en examen d’une doula pour exercice illégal du métier de sage-femme. Nous avons déjà réagi à ce sujet, dans différents communiqués de presse datant du 16 septembre et du mois d’octobre 2008 (ci-joints en annexes).
Nous tenons à clarifier une nouvelle fois cette situation. Un amalgame est fait dans cette triste affaire de l’Ariège, où le terme Doula a été utilisé sans fondement par certains médias, ainsi que dans le communiqué du Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes du 17 septembre 2008 et enfin par vous-mêmes pour désigner cette personne.
Il s’agit en fait d’une sage-femme, qui a obtenu son diplôme aux États-Unis dans l’état de l’Arkansas, en 1982, un titre non reconnu en France.
Elle avait contacté notre association et nous lui avions signifié que, du fait de sa pratique, elle ne pouvait ni figurer sur notre annuaire, ni devenir membre de notre association, ni se prévaloir du titre de doula, ce qu’elle a accepté. Nous lui avions, en outre, conseillé de faire valider son diplôme pour pouvoir exercer en France. Elle était connue comme « la sage-femme américaine » dans la région par les parents et les professionnels de santé (les équipes médicales de la maternité de Foix et l’Ordre Régional des Sages-Femmes avaient connaissance de son activité).
Par ailleurs, l’association Doulas de France a conscience des possibles risques de confusion quant au rôle de chacun, voire de dérives, et parallèlement du manque de sages-femmes qui laisse une place que nous ne saurions prendre. C’est pourquoi nous œuvrons à faire reconnaître ce métier dans le cadre des services à la personne et n’avons aucune ambition médicale ou paramédicale.
Nous avons déjà effectué plusieurs démarches dans ce sens auprès des pouvoirs publics.
C’est également pour cela que nous avons traduit la campagne « Une femme, Une sage-femme », l’avons présentée au Conseil de l’Ordre et défendons votre métier. Nous nous réjouissons des nouvelles recommandations que la CNN a soumis à Mme la Ministre de la Santé qui vont dans ce sens. Nous souhaitons également porter à votre connaissance que en Grande-Bretagne, où cette campagne est en cours et où il y a deux fois plus de sages-femmes, les doulas sont globalement bien acceptées, tant par les pouvoirs publics que par les professionnels de santé.
Pour répondre à la demande des femmes et aux inquiétudes des professionnels de santé, nous avons mis en place un cursus de formation de base qui encadre et délimite notre pratique.
Nous avons également mis en place une charte (ci-jointe en annexe) que toutes les doulas et apprenties doulas figurant sur notre annuaire se sont engagées à respecter. Cette charte précise notamment que :
« – Nous ne pouvons pas accompagner les mères, les couples qui n’ont pas mis en place un suivi médical par une sage-femme ou par un médecin.
– Nous ne pouvons pas être présente pendant le travail et l’accouchement sans qu’une sage-femme ou un médecin soit présent.
– Nous soutenons le travail des sages-femmes, dans le respect réciproque de nos compétences. »
Dans l’espoir que les rumeurs infondées qui poursuivent notre profession cèdent la place à un véritable échange, et que nous puissions vous rencontrer pour vous expliquer de vive voix ce que sont, ce que font et ce que ne font pas les doulas auprès des parents.
Nous tiendrons nos rencontres annuelles les 8, 9 et 10 mai prochain, à Paris, les « Journées des doulas », ouvertes à tous, et pendant lesquelles nous avons eu à plusieurs reprises l’occasion de rencontrer et d’échanger avec des élèves sages-femmes. Vous y êtes cordialement invités.
Sincères salutations,
Pour le bureau de Doulas de France, les présidentes : Valérie Dupin, Pascale Gendreau, Charlotte Marchandise
La secrétaire : Marguerite Peverelli
Annexes :
– Communiqué de DDF du 16 septembre 2008
– Communiqué de DDF du mois d’octobre 2008
– Charte de Doulas de France
– Communique du CIANE du 24 septembre 2008