À l’occasion des journées des doulas qui ont lieu du 31 mai au 2 juin 2019 à Paris, Hélène te parle du métier qu’elle exerce avec passion et qui est encore peu connu en France.

Rockie magazineJe suis doula. Peut-être que ce mot ne vous dit rien encore ou peut-être qu’il évoque chez vous des pratiques mystiques… Quoi qu’il en soit, j’aime bien décrire mon travail en disant que je suis accompagnante à la naissance. Doula est un mot grec qui signifie « la femme qui sert », et c’est là l’essence de mon métier.

De la photographie à l’accompagnement à la naissance

À l’origine, je suis artiste photographe spécialisée dans le féminin et le féminisme depuis une dizaine d’années. En parallèle, je me suis passionnée pour la maïeutique et la gynéco très tôt, et j’ai même songé à reprendre des études de sage-femme après la naissance de mon deuxième enfant. Mais je ne souhaitais pas abandonner l’art, ce qu’une telle entreprise aurait plus au moins induit, et je suis très heureuse de ne pas avoir pris ce chemin.

Lorsque j’ai découvert le métier de doula, je me suis retrouvée dans cet accompagnement plus émotionnel entourant l’ensemble des enjeux familiaux autour de la naissance. Je suis humaniste dans l’âme et j’aurais peut-être eu du mal à supporter la dureté et les contraintes du milieu médical. Je cumule donc les deux activités aujourd’hui dans une relative harmonie et avec beaucoup de bonheur.

La doula accompagne les futurs parents vers le nouveau chemin qui s’offre à eux. C’est un métier d’accompagnement, non médical : nous ne sommes ni sages-femmes ni médecins. La doula informe mais ne diagnostique pas. Notre métier est différent, et à mon avis, complémentaire.

Un an de formation pour devenir doula

[…]

Une oreille attentive et zéro jugement

[…]

Doula, un métier placé sous le signe de la sororité

[…]

Un métier pas assez reconnu en France

[…]

Lire la suite sur https://www.rockiemag.com/temoignage-job-doula-2431

SAUVEGARDE

Je suis doula. Peut-être que ce mot ne vous dit rien encore ou peut-être qu’il évoque chez vous des pratiques mystiques… Quoi qu’il en soit, j’aime bien décrire mon travail en disant que je suis accompagnante à la naissance. Doula est un mot grec qui signifie « la femme qui sert », et c’est là l’essence de mon métier.

De la photographie à l’accompagnement à la naissance

À l’origine, je suis artiste photographe spécialisée dans le féminin et le féminisme depuis une dizaine d’années. En parallèle, je me suis passionnée pour la maïeutique et la gynéco très tôt, et j’ai même songé à reprendre des études de sage-femme après la naissance de mon deuxième enfant. Mais je ne souhaitais pas abandonner l’art, ce qu’une telle entreprise aurait plus au moins induit, et je suis très heureuse de ne pas avoir pris ce chemin.

Lorsque j’ai découvert le métier de doula, je me suis retrouvée dans cet accompagnement plus émotionnel entourant l’ensemble des enjeux familiaux autour de la naissance. Je suis humaniste dans l’âme et j’aurais peut-être eu du mal à supporter la dureté et les contraintes du milieu médical. Je cumule donc les deux activités aujourd’hui dans une relative harmonie et avec beaucoup de bonheur.

La doula accompagne les futurs parents vers le nouveau chemin qui s’offre à eux. C’est un métier d’accompagnement, non médical : nous ne sommes ni sages-femmes ni médecins. La doula informe mais ne diagnostique pas. Notre métier est différent, et à mon avis, complémentaire.

Un an de formation pour devenir doula

Il consiste à informer autour de la naissance, de la grossesse, du postnatal, mais aussi à soutenir l’allaitement maternel, à accompagner le deuil périnatal ou les parcours de PMA. En tant que doula, j’interviens auprès du couple parental, de la famille ou de la mère seule du début de la grossesse jusqu’à la diversification de l’enfant ou après, selon les besoins des parents.

Formée à l’écoute active et bienveillante, j’entoure, informe, accueille le couple dans sa dimension émotionnelle et dans tous ses besoins autour de la naissance. Hormones, maux de grossesse, développement du bébé, choix d’un type de naissance et de maternage, sexualité, couple, changements physiques, matériel de puériculture, alimentation du bébé, place des aînés… Autant de sujets que je peux aborder avec les femmes et les couples que j’accompagne.

Pour devenir doula, j’ai effectué un an de formation avec l’Institut de Formation Doulas de France, afin d’apprendre et de comprendre les composantes essentielles de l’arrivée d’un enfant au sein d’un foyer mais aussi les enjeux que cela peut avoir sur le couple ou la fratrie.

Une oreille attentive et zéro jugement

De nombreux parents peuvent se sentir dépassés par le flot d’informations contradictoires distribuées par leurs proches. Ils ne trouvent parfois pas le temps de poser toutes leurs questions lors des rendez-vous mensuels de suivi effectués par des professionnels de santé, parfois sous pression, avec la baisse des effectifs en milieux hospitaliers. En tant que doula, j’essaye d’offrir à ces parents, la possibilité de trouver des informations justes et claires, basées sur les études les plus récentes pour les aider à faire leurs choix.

Certains couples peuvent aussi avoir besoin de débriefer ou de comprendre une césarienne, un placement en néonatologie, une naissance mal vécue ou même une fausse couche. Je me tiens à leurs côtés pour leur permettre de s’exprimer et de comprendre. En toutes circonstances, je m’efforce d’offrir une oreille attentive et de soutenir les parents sans jugement.

Je peux aussi me déplacer à domicile après l’accouchement pour aider la jeune mère avec ses tâches quotidiennes et faciliter ses démarches ou la mettre en lien avec des professionnels pouvant répondre au mieux à ses interrogations.

Doula, un métier placé sous le signe de la sororité

J’aime mon métier parce qu’il me permet d’être en contact avec de nombreuses femmes : celles que j’accompagne dans leurs projets de naissance respectées et différentes, mais aussi mes collègues doulas. La sororité fait partie intégrante de ma vie depuis toujours et c’est une belle manière de la défendre au quotidien.

De nombreuses doulas proposent également des ateliers autour de la parentalité, du portage par exemple, de l’accompagnement à la DME (diversification menée par l’enfant), organisent des groupes de parole ou se spécialisent sur les questions du cycle féminin ou de l’éducation positive et bienveillante.

Pour ma part, j’anime des ateliers autour de l’allaitement et de la rédaction de projets de naissance mais surtout des cercles de femmes sous la bannière de l’association « Les Tentes Rouges ». C’est vraiment ce que je préfère dans mon métier aujourd’hui, car c’est là que s’ouvre toutes les portes du féminisme par la libération de la parole. Ce qui se joue sous ces tentes est une vraie révolution moderne en matière d’émancipation féminine.

À l’heure actuelle, je ne pourrais pas vivre uniquement de l’activité de doula, alors je multiplie les activités (ateliers, cercles de parole, blog, etc). Ces activités complémentaires à l’accompagnement à la naissance m’assurent un revenu dont je n’ai vraiment pas à me plaindre pour une première année d’activité. Mais en toute honnêteté, mon réseau artistique et mes expériences précédentes m’ont servi de tremplin pour accroître ma clientèle en tant que doula. Je pense qu’il est nécessaire pour une doula de varier les formations et les propositions pour pouvoir vivre pleinement de son activité.

Un métier pas assez reconnu en France

Aujourd’hui, la France compte plusieurs centaines de doulas, et des nouvelles sont formées chaque années par plusieurs organismes. Les doulas sont classées parmi les métiers d’aide à la personne et peuvent être rémunérées en Chèque Emploi Service Universel (CESU), comme pour l’aide aux devoirs ou au ménage.

Je trouve que le plus difficile finalement, c’est d’exercer dans un pays où le métier de doula est peu reconnu (contrairement aux États-Unis ou au Canada par exemple). Il y a beaucoup de mythes autour de notre profession, et parfois même du mépris de la part de certains soignants. Or, j’ai tendance à vite me sentir infantilisée par ce que je considère comme des figures d’autorité…

Du coup, je me bats pour que notre métier gagne en visibilité et soit mieux compris par le grand public. En tant que membre de l’association Doulas de France, nous nous appliquons à le pratiquer en pleine conscience de la législation et en tant que signataires d’une charte éthique stricte. Nous nous engageons à ne pas pratiquer la médecine, à ne délivrer que des informations faisant l’objet d’un consensus scientifique et à accompagner tout type de personnes. Bien entendu, nous n’accompagnons que les couples étant suivi médicalement par des sages-femmes, des obstétricien·nes, ou des médecins.